L'une des priorités actuelles de l'État est la revitalisation des centres-villes. Dans le cadre du plan Action Cœur de ville, le Gouvernement souhaite mobiliser l'expertise et les ressources de tous les acteurs concernés pour rénover et rendre attractifs les centres-villes. Dans ce contexte, 222 villes bénéficient d’aides de l’État pour améliorer leur centralité et recruter notamment des managers. Inspiré du modèle, importé d'Angleterre et de Belgique, du "Town manager", ce métier de manager du commerce, que l'on appelle également manager de centre-ville ou de territoire, est actuellement en plein essor car il joue un rôle d'interface essentiel entre les différents acteurs locaux qu'il fédère et coordonne autour d'un projet commun. Véritable pierre angulaire du dispositif, il est le trait d'union entre les associations de commerçants, les riverains, les services de la ville/du bourg (commerce, voirie, urbanisme), les chambres consulaires, les partenaires financiers et les professionnels de l'immobilier commercial.
Et si au début ce poste clef était particulièrement recherché par les centres-villes en souffrance, on assiste à présent au phénomène inverse. C’est-à-dire que des villes dont l’activité commerciale se porte plutôt voire très bien se mettent elles aussi à recruter un manager de centre-ville afin de prévenir l’arrivée de potentielles difficultés. Il s’agit là d’une excellente démarche car le manager de centre-ville pourra travailler en amont, et beaucoup plus facilement, et surtout plus efficacement, sans l'urgence d'une situation alarmante. C’est en quelque sorte le défi auquel est confronté la majorité des villes françaises : faire vivre leur centre-ville de telle sorte que les habitants aient du plaisir à y vivre, y faire leurs achats, et y sortir avec leur famille et amis.
"Un manager du commerce participe à la conception et à la mise en œuvre d'une stratégie globale de développement et de dynamisation du commerce sur un territoire donné, en intégrant des préoccupations d'ordre économique, social, culturel, urbanistique. Il facilite (voire crée) le travail partenarial. Il procède, à partir d'études et d'analyses concrètes, à l'élaboration technique d'un projet, en assure la réalisation et le suivi. Il assure la coordination et peut être maître d'œuvre des actions. Il peut encadrer une équipe. Il organise et anime des réunions et comités de pilotage" selon le référentiel métier de manager du commerce réalisé par le réseau des CCI en étroite collaboration avec d'autres acteurs du management de centre-ville.
Investi de multiples responsabilités, on attend du manager de centre-ville qu'il soit à la fois capable de diagnostiquer mais aussi de solutionner les dysfonctionnements observés. "On est le coordinateur entre les commerçants et les élus", résume Christian Castriseanu, ancien président du Club des Managers de Centres-Villes. "La difficulté, parfois, est de faire cohabiter des gens qui ne parlent pas le même langage". Véritable interface entre la municipalité et les différents acteurs économiques, le manager a vocation à intervenir sur un éventail assez large de sujets, afin de veiller à ce que les décisions prises respectent l’homogénéité du territoire : affaires générales, vie économique, voirie, communication, urbanisme, propreté, organisme de gestion du stationnement, etc. "C’est à lui notamment de veiller à ce que l’offre commerciale soit assez diversifiée, avec un équilibre entre les divers types d’activités, mais aussi entre grandes enseignes, franchises et indépendants. Le manager du centre-ville doit également être force de proposition et savoir bien négocier. Aller convaincre des enseignes nationales de s’implanter en cœur de ville, négocier avec une banque pour qu’elle déménage ses locaux afin de dégager un espace commercial en centre-ville , installer des commerces en lieu et place de bureaux municipaux… autant de missions qui demandent une force de persuasion, mais aussi de travail conséquente." explique Robert Martin, actuel Président du Club des Managers.
Vous l'aurez compris, la mission du manager de centre-ville est finalement assez vaste ! Son travail ne se borne pas au terrain, il aide également les commerçants à mieux communiquer et être présents en ligne au travers d'outils dont ils ne maîtrisent pas toujours l'utilisation, telles des nouvelles applications de vente en vidéo comme Veando !
La crise du COVID19 a eu un impact énorme sur les commerces partout en France et a eu des effets immédiats sur l'activité de nos commerçants, et notamment avec la mise en quarantaine des commerces non alimentaires. Seule solution pour les managers de centre-ville face à cette crise sanitaire inédite : revoir leurs priorités de développement de l'offre commerciale du territoire pour être force de propositions, et surtout d’actions, dans le but de faire évoluer les choses. Faire comprendre aux consommateurs que leurs commerçants sont toujours là, que les petits commerces de proximité sont toujours ouverts est devenu leur quotidien, une nouvelle tâche à laquelle ils s'emploient à 200%. Parmi les iniatives, beaucoup ont axé sur l'accessibilité et la visibilité des commerçants et notamment grâce au numérique encore trop peu approprié par les commerces de proximité, comme en témoigne Nicolas Mollet, manager du centre-ville de Roubaix : "Concernant les loyers, on a discuté avec les principaux propriétaires pour des étalements ou des effacements de dette. On a aussi développé un dispositif de fournitures, avec des masques, des visières et du gel hydroalcoolique à prix coûtant quand ils étaient encore assez rares. Par ailleurs, on a lancé une campagne de soutien aux commerçants, à la fois sur les vitrines et les réseaux sociaux, pour encourager la clientèle à leur rendre visite." À l'heure du digital, s'adapter aux nouvelles habitudes de consommation est devenu le maître-mot des artisans et des boutiques depuis le confinement.
Comme pour les villes elles-mêmes, les commerçants se trouvent à une époque charnière où il faut saisir l’évolution des modes de vie et les opportunités des nouvelles technologies pour se réinventer et ne pas péricliter. Alors, prêt(e)s à rejoindre l'aventure Veando ?
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Posté le 29/09/2020 Posté par Mathilde BONNIN dans : Economie locale