Mais qui est le créateur de Veando ?

Entretien avec Olivier Jullian, fondateur de Veando

Être un entrepreneur, c’est un état d’esprit et un mode de vie.

• Que vendez-vous ?

Le "skype du commerce de proximité" : une application de communication et vente en vidéo pour les commerçants de proximité, et livraison à domicile ou "click & collect". Veando c'est une plateforme web et mobile fédérant les commerçants indépendants, sans coût d’installation ou de maintenance, et ne nécessitant pas la mise en place d’un catalogue en ligne : il suffit pour le commerçant de montrer son étal avec la caméra de sa tablette ou de son téléphone. Il discute "en live" et prend la commande du client, qui paye en ligne en carte bancaire et choisit son mode de livraison ou de retrait.

• Qui sont vos clients ?

Les commerçants Veando souhaitent vendre sur internet sans perdre de l’argent et du temps à mettre en place et à maintenir une boutique en ligne (avec catalogues et photos des produits). Les clients achetant sur Veando sont des actifs urbains attachés au commerce de proximité mais souhaitant gagner du temps en faisant leurs courses via un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Ils font donc des achats sur internet mais en soutenant l’économie locale et en profitant d’un conseil et d’une qualité qu’ils ne trouvent ni en grande surface ni sur les sites de vente en ligne classiques.

• Combien en avez-vous aujourd'hui ?

Près de 150 commerçants inscrits, essentiellement à Vannes et à Lorient. Les clients se connectent de façon anonyme (sans création de compte) et sont donc plus difficiles à dénombrer. 

• Qui sont vos concurrents ?

Veando n’a pas de concurrent direct car nous sommes les seuls à proposer la vente par vidéo (et pratiquement les seuls à proposer la vente en ligne sans catalogue). Veando se démarque également par le fait que nous ne nous limitons pas à une catégorie de commerces (par exemple : la restauration), mais ciblons tous les commerces de proximité, à condition qu’ils soient indépendants. Veando se démarque enfin par le fait que c’est une ESS (entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire) qui a pour mission statutaire de soutenir l’économie locale et la vie des centres-villes. Son modèle économique est donc volontairement favorable aux commerçants et aux livreurs qui participent au projet. Il n’y a en effet aucun coût d’inscription ou d’abonnement, la communication est gratuite pour le commerçant comme pour le client, et Veando ne prend pas de marge sur les livraisons. Nous prenons seulement une commission de 10% sur les paiements effectivement réalisés en ligne, ce qui est beaucoup plus bas que des acteurs comme Uber Eats (30%), Epicery (25%), Deliveroo (25%), etc.

• Quelle a été votre principale difficulté à surmonter ?

Supporter seul le choix d’investir un montant important dans une innovation destinée à soutenir un secteur (le commerce de proximité) que certains pensent en déclin ou réfractaire à la digitalisation. Les difficultés techniques (le coût du développement s’est révélé deux fois supérieur aux estimations initiales).

• Avez-vous failli renoncer ?

J’ai une grande confiance dans le projet et suis convaincu qu’il faut donner aux commerçants de proximité les outils technologiques leur permettant de faire face à la concurrence de la grande distribution et des "pure players" du web. Cela ne fonctionne cependant que si de très nombreux commerçants adhèrent au projet et mettent des moyens en commun (les commissions de 10% concédées à Veando) pour financer l’innovation (la R&D commencée par Veando et qu’il faut poursuivre). Faire connaître le projet à de nombreux commerçants et consommateurs m’a parfois semblé (et me semble toujours parfois) un challenge titanesque (n’ayant pas une formation de "communiquant" et disposant de peu de moyens).

• Ce qui vous plaît le plus dans ce que vous faites ?

L'innovation, imaginer de nouvelles solutions et les réaliser avec quelques amis.

• Votre principal trait de caractère ?

La persévérance !

• Vos points forts et points faibles ?

Mes points forts : l’ingénierie, la conception, la rigueur et l’envie. Mes points faibles : le jibe et le kouign amann.

• Le don que vous aimeriez avoir ?

Savoir parler 10 langues !

Posté le 24/07/2019 Posté par Mathilde BONNIN dans : Economie locale